Après avoir assisté à la projection du film “Des hommes et des dieux”, Clothilde et Marie-Jo, deux paroissiennes de Saint François en Terre de Caux, en Seine Maritime, reviennent interpelées, enthousiasmées et bouleversées. Ce film parle du massacre des moines de Tibhirine en 1996, en Algérie. Aujourd’hui, ce massacre reste un mystère et la vérité n’est toujours pas révélée. Le thème principal du film n’est pas tellement les faits matériels de l’enlèvement, mais la réflexion des moines sur le choix de savoir s’il faut partir ou s’il faut rester malgré les menaces. Leur décision de rester, après beaucoup d’indécisions parmi eux, s’est faite grâce à la prière. Au premier abord, le personnage qui a retenu notre attention a été le Frère Luc, qui depuis 50 ans soignait tous ceux qui lui demandait, rebelles Islamiques y compris, avec l’accord de la Communauté. Il s’occupait d’un dispensaire dans le village et le nombre de ses patients atteignait quelquefois 150 par jour. Les moines étaient dans un vrai partage avec le peuple Algérien. Une des scènes qui nous a bouleversée est “le dernier repas”, qu’ils ont voulu festif en pressentant qu’ils allaient être enlevés. Pendant plusieurs minutes, la caméra montre le visage de chaque moine conscient de leur choix, visage à la fois serein et grave. Si ce film est une réussite, c’est grâce à l’interprétation des acteurs qui se sont réellement investis dans la vie monastique. Grâce aussi au séjour, dans une abbaye, pour suivre le rythme d’une journée de moine et apprendre à chanter les psaumes, ce qui leur a permis de découvrir qu’ils étaient tous frères. Un film vrai, d’une beauté simple et puissante, qui mérite d’être vu et revu.